Nous voilà, mon vélo et moi, en plein coeur de la Forêt Noire ; les plus grosses ascensions sont terminées et je suivrai dès demain le Danube qui ruisselle en pente douce de l´autre côté de la montagne avant de se créer, plus loin, une plaine digne de ce nom. Cette première semaine a apporté son lot de courbatures, de petits découragements, de grosses fiertés et de très belles rencontres, dont je parlerai plus longuement dans une prochaine note... Pour l´heure, un petit retour sur mes premières heures de farouche liberté...
A peine quitté Nancy, lundi 11 Juillet au matin, sous la bénédiction du bon Stanislas et de tous ceux venus m´encourager (et vous ne savez pas comme cela m´a fait plaisir...), me faut-il déjà me méfier de la Ligne bleue des Vosges qui a tôt fait de me narguer au loin. L´affrontement entre elle et moi n´est qu´une question de regards pour l´heure, mais je sens déjà poindre une tension palpable. L´enjeu est de taille : mon premier col, c´est dans les Vosges que je dois le franchir, et pour moi, si peu sportive au départ de mon périple, c´est loin d´être une formalité... Je quitte ma famille à Lunéville, après quelques larmes, une sacrée boule dans le ventre à l´idée de ce que je laisse et de l´année et demie qui s´annonce, mais pour l´heure, concrètement, il n´y a plus que les Vosges et moi.
L´ascension a lieu trois jours plus tard. Dans l´idée, j´aurais aimé passer le col sous un temps apocalyptique, comme si cela collait plus à l´idée que je me faisais des Vosges, comme si cela me donnait plus de mérite... Oui, dans l´idée, mais c´est une idée absurde, et la montée se fait finalement sous un temps particulièrement clément : L´ascension est rude, malaisée, je m´arrête de plus en plus souvent, de plus en plus longtemps... Mais une fois au sommet, quelle exaltation ! Ce n´est ni le col le plus long, ni le col le plus dur des Vosges. Par rapport à ce que j´aurai à affronter après, cela ne tient même pas la comparaison. Mais je m´en fiche : je l´ai fait, et ce col représente quelque sorte le premier visa de mon voyage. A Sainte-Marie, je valide mon aventure, et je laisse les Vosges derrière moi. A mes pieds, la plaine du Rhin ; et, au loin, pas si loin que cela d´ailleurs, inquiétante, autrement imposante, la Forêt Noire...
Ma dernière nuit francaise se fait dans le jardin d´un viticulteur, à Kelheim ; j´ai plutôt bien choisi mon hôte, et nous passons les dernières heures qu´il me reste avant un bout de temps au pays de Rabelais à déguster tous les deux, dans le soir qui tombe, devant le feu de mon repas qui crépite, une bonne bouteille de vin alsacien.
Le lendemain, je passe la frontière... Un peu inquiète, je dois dire, de me retrouver dans ce pays dont je ne maîtrise pas tout, et surtout pas la langue. Et pourtant, ce n´est que l´Allemagne... Mais cela ne change rien : dans ce voyage, chaque coup de pédale m´amène vers quelque chose d´inconnu, une nouvelle aventure à chaque fois. Il me faut vite m´habituer aux panneaux de signalisations, aux moeurs des automobilistes, aux entrées des pistes cyclables dont je ne maîtrise pas encore les secrets, mais qui semblent faciliter nettement la vie de tous les cyclistes. Et Dieu sait qu´ils sont nombreux ici. Mon passage ne constitue plus du tout une curiosité, et les cyclistes que je croise, tous les cent mètres, ne répondent plus à mes signes de tête, blasés qu´ils sont. Après tout, en France, les automobilistes ne se font pas coucou à chaque fois qu´ils se croisent !
Je passe la nuit aux confins de la plaine du Rhin, dans un petit bled oú tout le monde me sourit. La première personne à qui je demande l´hospitalité est la bonne : Helmut et sa femme Gerda sont de purs francophiles, elle parle même un francais excellent. Elle m´assure que c´est parce que je suis francaise qu´ils m´accueillent avec autant de bienveillance, mais j´ai du mal à y croire. J´aurais été espagnole que leur gentillesse n´aurait certainement pas été changée. Nous passons une soirée très douce sur la terrasse, à boire du vin francais et à manger des olives francaises, en parlant de tous les voyages qu´ils ont fait en France. Pour une première nuit en Allemagne, j´avoue que je suis un peu surprise... Je m´essaie à mes premières conversations en allemand avec Helmut : c´est laborieux, très laborieux, et cela faisait bien longtemps que je n´avais pas ressenti cette impression de bonheur absurde d´être arrivée à la fin d´une phrase d´une banalité confondante. Mais qu´est ce que j´aime ca !
Au matin, la douceur du soir a laissé la place à une angoisse latente. C´est le lot de chaque matin depuis mon départ. J´étais si bien chez Helmut et Gerda, et maintenant je ne me retrouve plus, de nouveau, que face à l´inconnu et au vide. J´étais au calme, au plat, dans la plaine du Rhin, et la force inébranlable du voyage me pousse vers les côtes obscures de la Forêt Noire. Derrière mon appréhension matinale se cachent l´excitation et l ´envie curieuse de savoir ce qui se passe au kilomètre suivant. Mais au réveil, lorsque je harnache, une fois encore, mon vélo, il faut bien fouiller pour les trouver... Chaque matin un nouvel arrachement, une nouvelle blessure qui se résorbe au fil de la journée. Bientôt, une fois les premiers virages passés, les muscles échauffés, la boule au ventre refoulée, il n´y a plus la place que pour cette fichue curiosité et ce besoin, irrésistible, d´aller de l´avant. Cette force qui ne fait que grandir. Mais il n´empêche, je me demande si la routine du voyage estompera finalement ce malaise matinal, cet inconfort du voyageur nomade...
salut,
RépondreSupprimerj'ai découvert ton projet dans l'est republicain, je te souhaite un bon voyage, je n'ai pas pu venir le lundi matin pour te le dire de vive voix. je suis impatient de lire tes aventures.
rachidus
coucou ma cousine! quel plaisir de te lire... vivement le prochain article! bon courage pour les futurs kms! gros bisous Anne
RépondreSupprimerJe suis heureux pour toi que cela se passe bien et surtout que tu rencontres des personnes intéressantes . Je pense que tu vas te régaler. Pour avoir moi aussi un peu voyagé, il n'y a rien de mieux que ce contact direct. La rencontre du hasard , la surprise, tous ces moments de convivialité qui marquent une vie. Je penserai doublement à toi aujourd'hui car les coureurs du tour de France "attaquent" les Alpes. Va de l'avant, ton Ange Gardien (de la Paix) est avec toi..............
RépondreSupprimer(tant pis pour l'originalité du commentaire)
RépondreSupprimerBravo - courage - plaisir de te lire !
Une jolie soirée avec Helmut et Gerda! Que je comprends ta mélancolie au moment de repartir ... Ces courts attachements avec de nouveux visages, avec la chaleur d'un foyer, vont être les vrais tentateurs de ton aventure nomade... Cet aspect me touche, et je ne peux m'empêcher de le comparer à notre nature humaine en général, rarement capable de trancher entre ses besoins individuels et communautaires... Je sais que tu trouveras le bon compromis et la force d'avancer sereinement. Bisous
RépondreSupprimerbravo.. un coucou d'un copain a Marine et steph... bon courage et .. bons souvenirs futurs...
RépondreSupprimerSalut !
RépondreSupprimerLe Tour de France, en ce moment, est passionnant. Mais ton tour à toi, qui est plus qu'un tour mais une sacrée ligne droite, promet d'être bien mieux ! Pendant 18 mois je vais suivre ta grande aventure humaine et sportive avec émerveillement.
Courage, et profite bien de ce voyage ! (quoique... tu as largement le temps de profiter, en un an et demi !)
Coucou Juju,bravo à toi et bon courage.Patricia
RépondreSupprimerSalut, Juliette, je suis une collègue sage-femme de Patricia (je vois au passage qu’elle a réussi à poster un commentaire … elle n’osait pas se lancer !).
RépondreSupprimerElle m’a fait lire l’article à propos de ton périple sur le journal.
Donc, je fais ma curieuse en lisant ton blog, que je tâcherais de consulter régulièrement, pour me tenir au courant de ce voyage épatant, intimidant, courageux et singulier !
Bonne route !
Lucie
SALUT
RépondreSupprimerFrancine
Juliette, ton journal de voyage est passionnant, on te suit et on t'embrasse
RépondreSupprimerFrancine et Patrice
Merci à tous ! Vos commentaires sont réconfortants et tiennent chaud au coeur pendant mes longs kilomètres en solitaire...
RépondreSupprimersalut je m'appelle Assiya,"Juliette" je suis dans la classe de Monique "Thouvenot" .au revoir...
RépondreSupprimerSalut je m appel amel j aurais 10 ans LE 20 SEPTEMBRE et je suis dans la classe de Mme.Thouvenot déjà je te souhaite bon voyage et bon courage alors j ai une question pour toi as tu pris des réserves d eau bon au revoir bon courage et prend bien soin de toi
RépondreSupprimeramel cm2 Mme.Thouvenot
salut,
RépondreSupprimerje m'appelle Yasmine
je suis chez madame thouvenot
je suis en cm2 et j'ai 9ans
je trouve que ce que tu fais est super.
Comment fais-tu pour laver tes habits?
Comment fais-tu si tu te blesses?
Comment communiques-tu?
comment fais-tu si tu es à cours d'eau?
Est-ce que ta famille te manque?
Est-que tu rencontre des amis en route?
Ta famille te manque t' elle?
et Est tu contente de toi pour toi super exploit
moi personnellement je suis fan de toi
salut en tout cas j'ai est-t contente de discuter avec toi.
Bonjour je m'appelle Sheyma j'ai des yeux brun et des petite bouclette brune. Je suis dans la classe de monique thouvenot .J'ai
RépondreSupprimerappris que tu fessais un long voyage .Je suis ravie de te rencontrer et je voudrais te dire bonne chance pour ta prochaine destination et je te demande ou est tu en ce moment .BON Je te laisse auevoir.
bonjours je m'appelle eloise j'ai 10 ans je suis au cm2 a Paul Bert dans la classe de madame Thouvenot(Monique) juste quelque petite question par a paure a ton voyage
RépondreSupprimercomment tu fait pour te nourrir sa doit être une grande responsabilité mais pas très grande pour toi a mon avis tu est déjà grande je e souhaite un très bon voyage et une très bonne route et aurevoir bonne chance pour le retour.
bonjour je ample anni j ai 9 an je suis dans la classe de Monique Thouvenot
RépondreSupprimersalut Juliette
RépondreSupprimerje m'appelle furkan je suis dans la classe de
Monique thouvenot bon voyage et jéspers que tu passeras dans notre classe
bonjour je mapel anni je suis dans la classe de madame Monique Thouvenot j ai 9 ans je fait du piano a l école de musique j ai les yeux macron jai les chevet macron
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